Dans leur longue phase d’apprentissage, les enfants ont besoin de jouer et de rire. C’est leur façon de découvrir le monde, de comprendre leur environnement, les usages, la culture. Mais pourquoi cela ? Pourquoi leur apprentissage passe-t-il par le jeu ? Nous vous proposons de passer brièvement en revue les raisons de ce jeu.

Les neurones miroirs

Tout d’abord, depuis quelques années maintenant on sait l’importance des neurones miroirs. Ce sont des neurones qui permettent de capter les expressions, les gestes de la personne en face de nous. Le fait de les capter nous permet de les reproduire, parfois sans nous en rendre compte. C’est le principe du mimétisme. On le voit y compris chez les tout-petits. Un simple sourire, le bébé sourit en réponse. Une maman parle à son bébé, celui-ci va babiller une fois qu’elle se sera arrêtée. Les neurones miroirs sont en action et permettent au bébé et à l’enfant de s’entrainer.

Simuler c’est agir, jouer « pour de faux »

Au début des années 2000, avec l’arrivée de l’imagerie fonctionnelle, il a été mis en évidence que lorsqu’on l’on s’imagine faire quelque chose, cela stimule les mêmes zones du cerveau que si l’on était en train de réaliser ces gestes. Et qu’en plus, cette simulation est nécessaire pour réaliser un mouvement ! On comprend donc aisément pourquoi les enfants aiment faire semblant : il s’agit d’un entrainement. Ils s’entraînent à être des grands. N’est-ce pas ce qu’ils font lorsqu’ils nous imitent, lorsqu’ils jouent à la marchande ou « au papa et à la maman » ? Ils reproduisent les comportements, les attitudes qu’ils ont vus.

L’importance du corps dans le jeu

Si la simulation permet l’action et le mouvement, on comprend aussi pourquoi les enfants ont la bougeotte. Ils ont besoin d’expérimenter avec leur corps. Parce qu’ils s’entrainent comme on l’a dit mais également parce que le cerveau a besoin d’un feed back apporté par le corps. Est-ce que ce que la surface devant moi est molle, lisse, striée ? Qu’est-ce que je ressens lorsque je vais vite avec mon vélo ? Et si je saute 2 marches, qu’est-ce qui va se passer dans mon corps ? Les sensations et les émotions passent par le corps et le mouvement. C’est la raison pour laquelle les enfants fonctionnent avec leur corps. Ils expérimentent et enregistrent : soit pour faire mieux la fois d’après, soit ils enregistrent que c’était une erreur et que le résultat (bobo par exemple) n’était pas satisfaisant.

L’imaginaire, le jeu du monde émotionnel

Le monde sensoriel des enfants est très riche car il est vierge. Tout est nouveau, tout est à découvrir. Ce monde sensoriel, physique, lié à ce qui se trouve dans son environnement, permet le développement de l’imaginaire. Les enfants inventent des histoires, s’imaginent dans un autre monde, plein de couleurs, de stimulations visuelles, sonores… Cela les rassure, cela leur permet de ressentir des émotions dans un cadre sécure. Ils savent que « c’est pour de faux ». Alors ils peuvent tout imaginer. Ils peuvent à la fois rejouer des choses déjà vécues, c’est une façon d’ancrer un souvenir. Et aussi, inventer un monde complètement différent. Ces jeux imaginaires seront les prémices de leurs capacités de réflexion.

L’importance du rire et de la relation pour les enfants

Les enfants rient beaucoup plus que les adultes : plusieurs centaines de fois par jour alors que les adultes sont en moyenne à 2 min/jour. Ils connaissent beaucoup moins le « sérieux » car leur cerveau est encore immature. Le cortex préfrontal qui permet la prise de décision, la retenue, le contrôle, n’est mature qu’à l’âge de 25 ans. Avant cela, l’enfant (et l’adolescent) est un individu qui s’amuse ! Il s’amuse de tout, la vie est légère et simple.
En plus, le rire est contagieux et facile. Il permet à l’enfant d’entrer en interaction ou de maintenir une interaction autour d’un moment positif, partagé. Le rire facilite ainsi les rapports humains. Et comme nous sommes des animaux sociaux, nous sommes une espèce qui vit avec ses congénères, dès le début de notre existence nous cherchons le contact. Nous cherchons à nous lier aux autres, à trouver notre place au sein du groupe : famille, copains, classe, etc.

C’est du jeu parce que c’est de l’entrainement, parce qu’ils ne se prennent pas au sérieux. Les enfants accumulent des expériences toujours dans la relation à l’autre ou à l’environnement. Ces souvenirs, ces expériences (bonnes ou mauvaises) sont enregistrées par le cerveau et aiderons les adultes que ces enfants deviendront dans leurs comportements sociaux et dans leurs choix.
Le Yoga donne à l’enfant des outils qui lui permettent de mieux comprendre ce qui se passe en lui. Avec le temps et la pratique le Yoga permet une meilleure adaptabilité aux événements de la vie (stimulation de la plasticité cérébrale). Et aussi un lien aux autres plus apaisé du fait d’un meilleur contrôle émotionnel et d’une meilleure disponibilité aux autres (empathie).