5 étapes pour faire face à une épreuve de la vie

A l’heure de l’incertitude, des bouleversements climatiques, économiques ou politiques, les occasions sont nombreuses de vivre un moment difficile où on a l’impression que l’on est impuissant. Comment ne pas sombrer et garder le recul nécessaire pour faire face à ces situations ? Nous vous proposons de nous replonger dans les étapes du deuil conceptualisés il y a déjà plus de 50 ans !

Les 5 étapes du deuil

De quel deuil parle-t-on ?

Elisabeth Kübler-Ross, psychiatre spécialiste des personnes en fin de vie, a proposé à partir de son expérience en soins palliatifs, dans un livre paru en 1969 les 5 étapes du deuil. Ces 5 étapes représenteraient les étapes émotionnelles nécessaires pour arriver à l’acceptation.
Le deuil est certes la perte d’un être cher, mais c’est aussi une fin dans un autre domaine. Vous n’êtes pas sans savoir qu’à chaque fois qu’un changement s’opère dans votre vie, il y a une forme de deuil. Le changement est une évolution. Le choix est un renoncement. Chaque page qui se tourne est la fin de quelque chose et elle peut représenter une forme de deuil. Ce qui intéresse particulièrement c’est comment ces 5 étapes, peuvent vous amener à comprendre les réactions et les émotions par lesquelles vous passez lorsque vous vivez quelque chose d’intense que vous n’avez pas voulu et sur laquelle vous n’avez pas de prise. On parle souvent de prise de recul, de résilience… Nous avons voulu reprendre ce modèle du deuil pour éclairer ce phénomène.

Une sensibilité inégale

De nombreux psychologues et psychiatres ont travaillé autour de cette idée et l’on sait par exemple que certaines expériences peuvent être plus douloureuses pour certains. Judith Viorst dans son ouvrage Les renoncements nécessaires explique par exemple que : « toutes nos expériences de perte se rapportent à la Perte Originelle, celle de l’ultime relation mère-enfant ». Elle précise aussi que « les séparations graves intervenant au cours des premières années de la vie laissent sur le cerveau des cicatrices affectives. » Tourner certaines pages de votre livre de vie peut être plus douloureux pour vous que pour quelqu’un d’autre dans votre situation.

Quelles sont les 5 étapes ?

Etape 1 : le déni

Le choc de l’information pousse à ne pas y croire. La réponse est souvent « ça n’est pas possible ! ». La personne ne peut pas croire que cela arrive. Concrètement, elle n’est pas préparée, pas prête.

Etape 2 : La colère

C’est une phase durant laquelle l’idée d’injustice amène un sentiment de colère. La réalité n’est pas supportable, la personne se rebelle, elle est en colère.

Etape 3 : La négociation

La personne essaie de se mobiliser pour agir sur ce qu’il vient de se passer. Elle entre dans une phase de négociation pour essayer de limiter sa perte ou sa peine. Comme si le retour en arrière était encore possible. Comme le précise Judith Viorst : « la perte est génératrice d’angoisse lorsqu’elle est soit imminente, soit perçue comme temporaire. L’angoisse contient un germe d’espoir […] »

Etape 4 : La dépression

[…] En revanche, lorsque la perte semble définitive, l’angoisse cède la place à la dépression – le désespoir – et on se sent alors non seulement triste et seul ». La tristesse s’empare alors de la personne qui comprend qu’elle ne peut pas agir sur la situation. Les émotions la submergent.

Etape 5 : L’acceptation

 C’est la dernière étape du processus. L’acceptation de la situation permet justement de tourner la page. « c’est ainsi et on ne peut rien y faire ». La personne peut reprendre le cours de sa vie, se réorganiser et reconstruire.

Comment utiliser ce concept dans sa vie ?

Prendre conscience

Effectivement, avant de prendre du recul, il faut déjà dans un premier temps observer les choses. Observer la situation en essayant d’être le plus objectif possible.
Ensuite, une fois la situation bien décrite, il s’agit d’observer l’effet que cela a sur vous : les émotions, les sentiments, les pensées, les images qui vous viennent. Vous êtes touché par ce qui se passe et il y a comme quelque chose qui ne passe pas.

Se situer dans les étapes

C’est à ce moment-là, une fois que vous avez pris conscience des choses, que vous pouvez vous demander à quelle étape vous êtes. Peut-être que vous ne les ferez pas toutes. Les étapes peuvent être plus ou moins longues, parfois dans le désordre, et avec possiblement des retours en arrière. Chaque processus est unique. Dans tous les cas, c’est quelque chose de tout à fait normal. Vous êtes tout à fait normal de ressentir ou de penser cela dans la situation dans laquelle vous êtes.

Se voir évoluer

Vous allez devoir être patient, et observer de quelle façon vous franchissez les étapes. D’ailleurs vous vous rendrez compte que sur une forte contrariété, vous pouvez passer toutes les étapes en quelques heures, et sur les grands bouleversements, cela peut prendre des jours, des semaines voire des années.

Quel intérêt de cette méthode ? Lorsque vous savez que ce sont des étapes indispensables à votre cerveau pour réagir, trouver un moyen d’agir sur une situation bloquée. Vous comprenez d’une certaine façon que cela ne dépend pas de vous, que ce sont des étapes nécessaires. Alors peut-être que sur les contrariétés du quotidien, les revirements de direction en entreprise ou autres mésaventures sans gravité vous pourrez avoir plus de recul. Vivre ces situations avec détachement car vous n’y pouvez rien est probablement la meilleure des réactions. Votre énergie pourra ainsi se concentrer sur la suite et les réelles solutions.
La pratique de la méditation peut grandement vous aider à vivre plus sereinement ces étapes. N’oubliez pas également qu’une respiration lente et apaisée va calmer vos émotions et le défilement de pensées qui jaillit dans ces moments-là.

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