Les 4 mauvaises habitudes de mes patientes

On a tous nos petites habitudes, parfois bien ancrées, dont on pense qu’on ne se défera jamais. Comme des petits rituels quotidiens, ces habitudes rythment notre vie. Mais parfois aussi sont sources de maladies pouvant aller jusqu’à des pathologies plus graves.
L’Ayurvéda, médecine millénaire de l’Inde est avant tout une médecine préventive. Dans cette optique, il s’agit donc de se défaire de ses mauvaises habitudes et d’opter pour un mode de vie et une hygiène qui correspond au mieux à nos besoins. En Ayurvéda, les besoins de chacun dépendent de sa constitution de naissance (« prakriti »), les bonnes habitudes ne seront donc pas les mêmes pour tout le monde ni à chaque moment de la vie. Je vous partage ici les mauvaises habitudes et les petites erreurs les plus fréquentes que j’observe à mon cabinet.

1. Nos petites addictions chéries

L’habitude du café et de la cigarette

Certains ont besoin de 3 cafés pour se réveiller, d’autres allument leur première cigarette avant même de prendre leur petit déjeuner. Inutile de vous dire que l’Ayurveda, comme toute autre médecine, conseille de limiter les excitants et toute forme de drogue, dont la cigarette.L’Ayurveda recommande un seul café par jour et pas pour tout le monde. Les personnes Vata ou en déséquilibre de ce dosha, et dans une moindre mesure Pitta, ne doivent pas consommer de café. Ni de thé, ni de macha ou de maté, ou autre excitant non plus. Le café est réservé aux personnes Kapha ou avec un fort Kapha, les personnes déprimées ou sujettes aux maux de tête. Plus d’un café ou deux thé par jour, c’est risquer de sur-solliciter ses glandes surrénales, de fatiguer son système et de diminuer sa résistance au stress.
La cigarette est également, un excitant et tout comme le café. Il joue sur les glandes surrénales et sur la sécheresse générale du corps. Le petit coup de boost que l’on ressent à la première bouffée, comme après avoir bu une tasse de café est illusoire. Il active la sécrétion d’hormones de manière artificielle, ce qui a pour conséquence sur le long terme de réduire la production autonome de ces hormones. On résiste alors moins bien au stress, on se sent fatiguer de manière chronique. Sans compter sur les risques cardio-vasculaires de la consommation de tabac ou d’excitants, ni les conséquences sur les organes vitaux comme les poumons.

L’alcool

L’autre addiction très fréquente est l’alcool. Et ce n’est pas le dry january qui va me contredire. Un verre, puis deux, et peut-être plus, ça monte vite.
Beaucoup de mes patients avouent boire régulièrement et parfois de manière exagérée. Cela peut être à des occasions festives ou seuls chez eux pour « déstresser de la journée » ou par ennui ! L’alcool est un autre excitant. En plus, il est « rajassique » tout comme le café, le thé ou la cigarette. C’est-à-dire qu’au lieu de calmer notre mental, il ne fait que de le mettre en action. Cela peut entrainer la rumination et l’état dépressif.

Alors oui, voilà 3 addictions dont il faut tenter de se séparer, auxquelles je rajouterai celles au sport ou à la nourriture (y compris la nourriture saine). Mais c’est difficile ! En Ayurvéda, on ne coupe pas du jour au lendemain avec une habitude. On travaille le sevrage progressivement. Surtout, très important, on va remplacer une mauvaise habitude par une bonne. A la place du café le matin, on va boire de l’eau chaude au gingembre par exemple, à la place d’allumer une cigarette, on va faire une méditation avec son mala, au lieu de boire un verre de vin, on va aller marcher quelques dizaines de minutes, etc. Votre thérapeute en Ayurvéda peut vous donner des pistes et vous aider à trouver ce qui est le mieux pour vous dans cette transition.

Les exemples donnés ci-dessous ne vous conviennent pas forcément, ce sont juste des exemples.

2. L’auto-médication : une mauvaise habitude

Autre grosse erreur que font souvent mes patients, c’est de chercher à s’auto-médiquer, avec des compléments ayurvédiques ou naturopathiques, avec une alimentation particulière. Internet est un outil formidable, mais c’est aussi une grosse source d’informations erronées ou incomplètes. Quand il s’agit de l’hygiène de vie ayurvédique, en outre, chaque individu à chaque étape de sa vie est différent. L’Ayurvéda s’intéresse donc plus au « rogi » (le malade) qu’à « roga » (la maladie).
Ainsi, un traitement adapté à une personne selon un certain nombre de symptômes ne le sera pas pour une autre personne présentant les mêmes symptômes. De plus, si votre thérapeutique en Ayurveda vous a donné un traitement à un moment donné, il ne sera pas valable pour vous à long terme. Un traitement ayurvédique est en général donné pour 1 ou 2 mois, et on doit ensuite de nouveau l’adapter.
Le suivi en Ayurvéda est donc primordial. Si cela vous intéresse de vous auto-médiquer ou que vous souhaitez accompagner d’autres personnes, sachez que j’organise une formation de Conseiller en Hygiène de Vie et Nutrition.

3. Le manque d’activité physique ou une activité physique mal adaptée

Bougeons plus !

Et il n’y a pas que l’Ayurveda qui le dit. L’activité physique est un des 3 piliers de la santé en Ayurvéda (avec l‘alimentation et le sommeil), il est donc important d’avoir une pratique quotidienne. Souvent, mes patients s’y mettent puis laissent tomber au bout de quelques semaines, pris par leurs obligations, l’hiver qui arrive ou toute autre bonne excuse. Dans les textes anciens, on nous conseille de transpirer 20 minutes chaque matin au réveil. Bien sûr, dans notre société avec notre rythme de vie, ce n’est pas toujours possible, surtout lorsque l’on a des enfants en bas âge. Mais il est important de trouver le temps de pratiquer, que ce soit le yoga ou une autre activité physique. N’oubliez pas que chaque mouvement compte : marcher jusqu’au bureau, prendre les escaliers au lieu de l’ascenseur, etc.

Et bougeons bien !

Souvent aussi je rencontre des personnes qui bougent mais de manière inappropriée. L’attachement à l’activité physique, la dépendance au sport, voire l’addiction est bien trop répandue dans nos sociétés. Quand je les interroge, elles me disent souvent qu’elles ont peur de perdre en condition physique ou bien de prendre du poids. Alors elles enchainent marathons ou ironmans, hirox, circuit training, ou autres séances de yoga très intenses. Cette frénésie est incompréhensible pour l’ayurveda. Tout d’abord parce que cela ne tient pas compte de leur constitution ou des petits signaux que leur envoie leur corps. Par exemple : aménorrhée ou dysménorrhée, appétit trop fort, problèmes de sommeil, rigidité articulaire, assèchement, problèmes de transit ou de transpiration, etc. Seules les personnes avec un équilibre entre les doshas Pitta et Kapha et avec peu de Vata pourront faire de grands sportifs, pour les autres, limitez-vous à 2 ou 3h de cardio par semaine. C’est évidemment à adapter selon votre situation personnelle. Et si l’activité vous manque, mettez vous au Yin Yoga, au Hatha doux, et à la marche le reste du temps.

4. Un rythme irrégulier (repas/sommeil)

L’Ayurveda prône la régularité. Tant dans les heures des repas et les heures de coucher et de lever. A chaque constitution ses recommandations. Beaucoup de mes patients sautent un repas. Souvent le déjeuner alors qu’il devrait être le repas le plus important, voire l’unique repas de la journée. Ou alors ils dînent trop tard ; il devrait être pris avant 20h. Ou bien encore mangent de manière irrégulière.
D’autres surveillent leur alimentation en se basant sur ce qu’ils ont lu ou entendu, sur une croyance ou ce que leurs amis font, sur une mode quelconque (tour cru, ni gluten ni glucose, vegan,…). Cela sans se soucier si leur organisme et leur système digestif sont prêts pour cela.

Le feu digestif étant une notion clé en Ayurveda, à trop jouer avec, on risque de le perturber, et c’est alors que notre système immunitaire est menacé. J’ai souvent croisé des patients qui étaient devenus végétariens sans suivi et qui enchainaient bronchites et rhinites. D’autres qui mangeaient uniquement des aliments crus et qui souffraient de constipation chronique par exemple. Certains qui ne mangeaient plus de gluten mais avaient des maux de ventre inconsidérés, etc. L’Ayurveda ne vous poussera jamais à manger ce que vous ne voulez pas manger. Elles vous apprendra à rééquilibrer votre assiette pour éviter de tomber malade. Et oui, des maux de ventre à répétition ou une rhinite, ce sont des maladies.

Quelles solutions face aux mauvaises habitudes ?

Un peu de rééquilibrage et d’écoute de Soi ! Vous l’aurez compris, le plus précieux en Ayurveda c’est la santé. Alors pour la préserver, ils s‘agit d’adapter son hygiène de vie à sa constitution et à ce que l’on vit. Il s’agit juste de rééquilibrer, petit à petit sans changement radical et soudain, son hygiène de vie, son alimentations es habitudes, sa routine.
Et tout cela sans attachement, juste parce qu’on apprend à s’écouter, à écouter notre corps, notre mental. C’est important de sentir ce qui leur fait du bien et ce qui au contraire perturbe. Si vous avez une bonne résolution à prendre pour 2025, c’est bien d’entrer en résonance avec vous même, de vous écouter et de vous faire du bien !

Retrouvez toutes les astuces de Clarisse ici et son planning de rdv sur son site.

Categories: