On croit souvent que les émotions ce sont les états comme la colère, l’amour ou l’agacement que nous ressentons dans le corps et qui nous occupe aussi la tête. Mais ce n’est pas aussi simple. En réalité les émotions ce sont l’ensemble des informations sensorielles qui nous parviennent et dont le but est de nous pousser à agir. Mais alors quelles sont les fonctions d’une émotion et pourquoi nous poussent-elles à agir ?
Les émotions permettent une vitesse de réaction incroyable c’est ce qui a permis notre survie pendant des milliers d’années. Ces informations sensorielles qui nous parviennent de :
- nos organes des sens (vue, ouïe, goût, odorat, toucher),
- mais aussi de l’ensemble de nos organes : peau, muscles, articulations (proprioception, la perception de la température, de la pression, de l’humidité),
- et y compris nos organes internes (intéroception ; ce qui se passe physiologiquement dans notre corps).
Tout ce flux d’informations converge vers le cerveau et produit à la fois un état, que l’on arrive ou pas à distinguer, et produit un comportement adapté à la situation. La situation est ce que nous pouvons aussi appelé un stress ou un facteur de stress : un événement, une personne, une phrase, etc.
Les 5 fonctions de l’émotion
1. La fonction de mémorisation
Tout d’abord l’émotion contribue à la mémorisation de ce qui se passe. La sécrétion du cortisol qui augmente lors d’une émotion fige davantage le souvenir. Le but est celui de la survie. A la façon d’une bibliothèque des bons moments à favoriser et des mauvais moments à éviter. Cette mémorisation importante permet la mise en place de réflexes d’actions et de pensées qui ont pour but de nous protéger. C’est tout à fait le mécanismes des ancrages (positifs ou négatifs).
2. L’émotion facilite le choix
En réalité, les choix qui ne sont pas purement rationnels – donc la plupart des décisions que nous prenons – ne sont possibles que parce que nous avons des émotions. Et pas seulement sur des grosses décisions, mais tous les choix du quotidien. Les personnes qui ont des lésions sur les parties du cerveau en lien avec les émotions sont privés de cette capacité à prendre des décisions. Si le sujet vous intéresse, lisez l’ouvrage d’Antonio Damasio. C’est comme si le mental avait besoin d’interroger le corps pour prendre la décision. Notre état interne détermine donc nos actions.
3. Agir vite et bien
L’émotion active rapidement l’énergie en vue de la réaction. L’amygdale dans le cerveau, si elle détecte un danger, va activer une réaction avant même que l’on en prenne conscience : 12 ms contre 120 ms sur une réaction consciente. La capacité de réactivité dépend évidemment de l’état émotionnel sous-jacent mais aussi de la sensibilité. C’est un pilote automatique qui shunte le conscient.
Cela est très utile pour éviter une voiture qui surgit mais dans une situation qui n’est objectivement pas un danger, il peut y avoir un surréaction.
4. L’émotion permet de communiquer
Les émotions ne sont pas qu’internes, l’état qu’elles produisent servent aussi à régir des relations que l’on a avec les autres. C’est la raison pour laquelle les émotions modifient notre voix, notre posture, notre ton. Ce que nous montrons avec notre corps est ce qui est perçu en priorité par l’autre, beaucoup plus que les mots que nous utilisons. Reconnaitre l’état émotionnel de l’autre permet de mieux s’adapter à l’autre. Idem pour soi.
L’émotion va ensuite déclencher les pensées, les comportements et les actions. C’est donc fondamental. Pour bien communiquer avec les autres il faut bien identifier son propre état et développer de la compassion, de la bienveillance envers les autres afin d’être disponible.
5. L’émotion cet « animal » en nous
Face à un événement, nous l’avons vu la mémorisation se fait grâce au cortisol mais aussi grâce à l’adrénaline. Sauf que si les taux d’adrénaline sont trop élevés, l’amygdale bloque le cortex. Cela signifie qu’en cas d’émotion très forte, on perd l’accès à ses facultés cognitives (calcul, raisonnement, stratégie). En somme, l’animal en nous prend le relais : on se fige, on bégaie, on se sent bête, on hurle…
C’est aussi ce qui explique qu’une forte charge émotionnelle bloque l’accès au souvenir (dans le cas d’un événement traumatique).
Ce qui est intéressant aussi c’est qu’il a été démontré que l’état sous-jacent dans lequel on est avant un événement va orienter nos pensées et nos émotions. En d’autres termes, si l’on est triste, on va mémoriser plus facilement les événements tristes et inversement, si l’on est joyeux, on mémorisera plus facilement les événements agréables.
Enfin, dernier point, les encouragements stimulent la confiance, les facultés corporelles et intellectuelles. Le potentiel se libèrent quand on se sent aimé et soutenu.