Nous avons tous le sentiment de ne pas nous nourrir comme il faudrait. Les injonctions sont nombreuses et les courants florissants : végétarien, végan, locavore, jeuneur, etc. Quelles que soient nos idéologies sur le sujet, il nous arrive à tous de faire des entorses ou de ne pas réussir à suivre nos propres règles. Mais pourquoi ? Et surtout comment réussir à gérer notre relation à la nourriture sans nous rendre malade (physiquement ou psychologiquement) ? Faisons le point ici sur le sujet des pulsions alimentaires, les émotions et les solutions simples à mettre en place pour apaiser son rapport à la (mal) bouffe.
Le Yoga remède aux nourritures affectives
Est-ce que je mange trop ?
Un des principes clés de l’Ayurvéda est d’avoir un agni fort et sain. L’agni est notre énergie motrice, notre feu digestif. Il est nécessaire à la digestion des aliments. Paradoxalement, si on mange en excès, l’agni s’éteint et laisse place à l’ama (des aliments non digérés, comme les toxines).
D’un point de vue occidental, de façon plus terre à terre, on sait bien que lorsqu’on a abusé : on a mal au ventre et on peut avoir des brûlures d’estomac par exemple. Côté psychologique aussi, on peut se sentir mal, honteux ou coupable d’avoir trop ou mal manger… Oui, on connait tous, on a tous déjà expérimenté cela.
La nourriture comme récompense
La gestion des émotions peut être difficile parfois : journée difficile, contrariétés, conflits, les exemples ne manquent pas. Néanmoins, le réconfort apporté par « les récompenses » faciles comme la nourriture est une mauvaise habitude pour plusieurs raisons.
Bien que la récompense stimule le cerveau et apporte un court sentiment de satisfaction, l’émotion qui a généré l’envie de cette récompense n’est pas prise en compte.
- La réponse apportée par la nourriture est de courte durée.
- On abîme son corps et son moral en consommant des aliments dont nous n’avions pas besoin.
- En prime, on peut culpabiliser d’avoir succombé à la tentation de se réconforter.
Pourquoi chercher le réconfort dans la nourriture ?
Le réconfort par la nourriture renvoie à notre état de nourrisson où la tétée (au biberon ou au sein) apportait nourriture, chaleur humaine, affection et réconfort. Notre bien-être était total et dépendant de l’extérieur ; en l’occurrence, des soins de nos parents.
En tant qu’adulte, la nourriture reste un fort levier de satisfaction : le goût, la satiété, le sentiment d’être repus qui invite à la détente… Et, la nourriture abondante et variée est très accessible dans notre quotidien. En somme, les tentations sont nombreuses et il est facile de vouloir se faire « plaisir ».
Alors, quel est le problème ?
« Le problème n’est pas dans nos aliments. Ce ne sont que des aliments. Ils ne sont ni bons ni mauvais. Le problème n’est pas non plus dans nos cellules adipeuses, ni dans notre estomac ni dans notre intestin grêle. Toutes ces parties de nous-même font simplement et tranquillement leur travail. La solution à long terme ne consiste pas à consommer des aliments dont les nutriments ont été supprimés […]. La source du problème est dans nos pensées et dans nos émotions, dans notre cerveau et notre cœur. La pleine conscience est le seul traitement que je connaisse [qui soit efficace, accessible, durable, non invasif et puisse être géré de façon autonome].* »
Quels sont les bienfaits du Yoga sur les émotions ?
. Une meilleure connexion à soi
Le Yoga et la méditation permettent une meilleure connexion corps-esprit. On y apprend à ressentir son corps, à percevoir les sensations corporelles, à reconnaître ses émotions et à accueillir toutes ces informations sans porter de jugement. On apprend à se respecter !
. Pratiquer régulièrement permet de réduire le stress
En pratiquant régulièrement, on réduit le stress et notre taux de cortisol (hormone du stress) se réduit fortement. On arrive à mieux faire face au quotidien parce qu’on se décentre : nous sommes plus au centre de tout, c’est-à-dire que nous prenons conscience que nous ne sommes pas responsable de tout ce qui peut se passer autour de nous.
. Agir plutôt que réagir
Plus que le stress a proprement parlé, le Yoga et la méditation nous aident à mieux gérer nos réactions émotionnelles. Par exemple, on prend conscience que l’on ne peut pas maîtriser le monde qui nous entoure mais que l’on peut choisir la façon de réagir à ses stimuli ou agressions. On voit des alternatives qu’on ne verrait pas « sous le coup de l’émotion ».
. Des pulsions apaisées
La méditation, fondement de tous les Yoga, apporte des exercices de pleine conscience qui permettent d’être plus attentif à soi. On y apprend à détecter ce qu’on ressent, ce qui permet de l’accepter plus facilement. De cette façon, il est plus aisé d’agir avec plus de calme. C’est comme si les pulsions, ces réactions émotionnelles vives et intenses, étaient calmées. Finalement on choisit d’agir plutôt que de subir, on se régule.
. Une nouvelle dynamique
C’est au bout de 8 semaines de pratique régulière qu’ont été observés les effets de la méditation sur le cerveau à l’IRM ! Plus particulièrement dans les aires cérébrales impliquées dans l’apprentissage, la mémoire, la régulation des émotions, la conscience de soi et la capacité à changer de perspective. Dans ces zones, au bout de 8 semaines, la concentration de matière grise a évolué.
Quels conseils pour se nourrir sereinement ?
La prochaine fois que vous aurez envie de manger comme un ogre, n’oubliez pas que votre corps n’est pas une poubelle.
Et, « reconnaissez quand c’est le cœur, et non le corps, qui demande à être nourri. Offrez à votre cœur la nourriture qui le satisfait. Il pourrait s’agir de faire une méditation ou une prière, d’aller marcher, d’être en contact avec la nature, d’écouter ou de faire de la musique, de vous amuser avec votre animal de compagnie, de préparer de la nourriture pour un être cher ou pour un être dans le besoin, ou simplement d’être en présence d’autres personnes. Remplissez votre cœur de la richesse du moment présent.* »
* Manger en pleine Conscience Jan Chozen Bays