Indépendamment de la question des calories, du contenu de l’assiette, nous voulions aborder la question de l’alimentation du point de vue des rythmes. Objectif de cet article : tenter de répondre à la question : je mange quoi et quand ?
Des habitudes alimentaires culturelles
Nos prises alimentaires ne sont pas basées sur nos besoins prioritairement mais bien sur des habitudes culturelles.
Ces habitudes nous ont été inculquées très tôt. Elles dépendant de tout un tas de facteurs de notre enfance : où l’on a grandi, les transmissions : cuisiner ou non, le type de consommations, les horaires. Tout cela agit sur nos préférences et sur notre structuration. Il faut dire aussi que ce n’est pas que du ressort de notre cercle proche (parents, famille, amis) mais aussi de la société. La France n’a-t-elle d’ailleurs pas fait inscrire au Patrimoine culturel immatériel de l’Unesco le schéma de ses repas ? Plus que le contenu – trop variable d’une région à l’autre – c’est le rythme lui-même du repas (apéritif, entrée, plat, etc.) qui serait le dénominateur commun de nos repas gastronomiques. La société dans laquelle nous grandissons donne ainsi les contours de ce que nous trouvons ensuite familier, « normal » et que nous faisons notre à l’âge adulte.
Cela explique que nous ne nous posons pas la question d’un commerce fermé à l’heure du déjeuner. Nous savons, nous avons intégré que le déjeuner se prend approximativement à une certaine heure et la vie est organisée autour de cela : la pause dej, le goûter des enfants, etc.
Des choix d’aliments influencés
En parallèle nous avons également appris et expérimenté ce qu’il faut et ce qu’il ne faut pas manger. Cela ne vous viendrait pas à l’idée à la cantine d’entreprise de vous installer avec un bol de café et des tartines. Pourtant objectivement, rien ne vous empêcherait de le faire. Nous avons tous plus ou moins consciemment intégré quelques concept d’équilibre alimentaire qui vont également orienter nos choix face à l’abondance de notre époque.
Il ne vous échappera pas non plus que nous sommes sensibles aux différentes modes et aux nouveautés diverses et variées. C’est anthropologiquement lié au fait que nous soyons des omnivores. Notre curiosité gustative est inscrite dans nos gènes. C’est elle qui a permis notre survie car c’est une formidable capacité d’adaptation : savoir modifier son alimentation en fonction des contraintes. Toutes les espèces n’ont pas cette chance et quand leur aliment de base disparait, l’espèce aussi. Si le sujet vous intéresse, je vous recommande le livre de Claude Fischler ou bien sa conférence donnée à la Cité des Sciences.
Nous sommes également sensibles aux pressions de la publicité et des médias et nous faisons ainsi évoluer nos choix.
Toutes ces influences ne sont pas des problèmes, à moins que cela perturbe vos propres sensations.
Fonctionnement individuel
Effectivement, votre fonctionnement propre peut différer de celui de votre voisin ou de votre compagnon. Et votre corps peut donc ne pas tolérer certains aliments, certains mélanges ou certains horaires.
C’est bien là le point central de notre sujet. Pour répondre à la question que dois-je manger et quand ? C’est avant tout une question d’expérimentation et de ressenti. On a fait croire à tous que le petit déjeuner était le repas le plus important alors qu’en fait, c’était la conséquence d’un trop plein de stock qu’il fallait écouler de céréales d’industries alimentaires. Tout le monde n’a pas d’appétit le matin et ce n’est pas un problème de ne pas prendre de petit déjeuner. Cela dépend de chacun et des activités que vous faites.
Je mange quand ?
A priori aux heures de repas que l’on nous a appris. En variant les quantités et les choix selon son appétit et selon ses envies. C’est peut-être une évidence mais il y a encore trop de personnes qui mangent sans avoir faim. Juste parce qu’il « faut » manger. Ou d’autres qui se restreignent parce qu’ils ont déjà fini leur assiette. L’appétit est variable et c’est normal.
En revanche, les choses se compliquent lorsque vous pensez au type d’activité qui vous attend. Si vous savez que vous allez être très actif dans les heures qui suivent, même s’il vous faut de l’énergie, il vaut mieux manger léger. Les repas trop copieux alourdissent l’organisme qui se concentre sur la digestion. C’est comme s’il valait mieux ne pas avoir le ventre trop plein pour aller à la chasse. Imaginez-vous en prédateur, un lion, un serpent… Si vous avez le ventre plein, vous n’allez pas vous activer, bien au contraire.
Donc on mange quand on a faim ! A peu près aux heures de repas, mais aussi en fonction de l’activité qui nous attend derrière. Si vous avez faim à 19h mais que vous avez Yoga à 20h, il vaut mieux manger un petit truc très digeste avant (compote, yaourt). Vous finirez votre repas après, plutôt que de venir le ventre plein ou complètement vide.
A l’inverse, si vous avez fait un gros repas, que vous vous sentez tel un serpent qui a avalé une grosse proie, vous êtes tranquille pour un paquet d’heures. Et même si vous êtes invité.e à passer à table quelques heures plus tard, vous pouvez juste picorer sans reprendre un repas complet.
Vos sensations doivent vous guider.
Je mange quoi ?
Et bien cela dépend de votre faim encore une fois et aussi de vos expériences digestives. On sait qu’il y a certains aliments qui nous réussissent mieux que d’autres. C’est une donnée à prendre en compte si l’on a des choses importante à faire après ce repas. Si vous vous tortillez car votre ventre vous rend la digestion difficile alors qu’on attend de vous que vous soyez au top, vous allez regretter de ne pas avoir fait un choix plus adapté.
De la même façon, parfois on n’a pas faim mais le prochain repas n’est pas prévu avant longtemps. Alors soit vous pouvez manger quand même un peu, ou bien prévoyez des encas.
Attention, manger des choses sucrées seules (fruits y compris) font monter la glycémie en flèche ce qui provoque une adaptation rapide du corps qui va stocker rapidement ces réserves de sucres et… vous allez avoir faim assez rapidement après. C’est ce que l’on appelle une glycémie réactionnelle. Votre corps va réclamer une autre dose de sucre, c’est un cercle vicieux. Les encas sont souvents sucrés, donc méfiez-vous. Peut-être vaut-il mieux envisager un encas salé.
En conclusion, vous avez acquis des habitudes alimentaires, vous avez des préférences et avez des contraintes. Mais ce qui doit compter le plus dans vos choix ce sont les activités qui vous attendent et votre faim physiologique. Choisissez donc de vous nourrir en conscience et non pas que par habitude.