L’amour et le détachement en Yoga

Comme chaque année en février, la Saint-Valentin revient, trainant derrière elle nos doutes, nos
questionnements sur ces affaires d’amour. Amour toujours, amour passionnel, mourir d’amour, amour
aveugle, amour inconditionnel, chagrin d’amour, amour courtois, amour en cage,… amour-propre.
Comment s’y retrouver ? Quel est celui que je ressens ? Celui que j’exprime ? Celui que je reçois ou celui que je me donne ? Ou encore celui que je « devrais » manifester ?
Pendant ce temps là, votre prof de yoga vous parle souvent du détachement. Ne pas laisser le passé, le
futur, les soucis du bureau, la charge mentale de la maison vous envahir. Ne pas vous en faire pour vos enfants qui commencent à sortir tard le soir. Ne pas vous en faire si votre amoureux ne vous donne pas signe de vie pendant plusieurs heures d’affilée (voire jours).
Mais comment fait-on pour être dans le détachement si on aime ? Comment fait-on pour aimer et ne pas s’en faire ? Comment combiner amour et détachement?

Kaivalya, le détachement

Je crois qu’en premier lieu, nous avons besoin de définir le « détachement ».
Plusieurs thèmes sanskrit s’articulent autour de cette notion occidentale et moderne de « détachement ». Celui qui semble le plus s’y approcher est celui de Kaivalya. Ce terme, beaucoup plus riche que le simple « détachement » français, nous vient tout droit de la philosophie du Samkhya et des Yoga-Sutras de Patanjali. La philosophie du Samkhya se base sur l’illusion de la dualité. L’homme fait le constat que sa partie terrestre et sa partie spirituelle (ou divine) sont séparés, ce qui crée de la douleur. Tout le but du yoga est de réunifier les 2, c’est de cette union (yuj en sanskrit) que vient le mot « Yoga ». Patanjali a écrit ses fameux Yoga-Sutras, une sorte de mode d’emploi à cette union.
Kaivalya est donc plus large que le simple détachement physique ou émotionnel. Kaivalya est l’état de
libération de celui qui se détache des contingences physiques et terrestres, notamment du corps de
l’autre. Et en conséquence du manque quand l’autre corps n’est pas là. Mais aussi la libération des émotions autres que la joie, comme la peur, la dépendance, la frustration, la colère, la tristesse
ou l’inquiétude.
Kaivalya est un état où l’amour n’est pas interdit, bien au contraire. Kaivalya est l’absence de contraintes liées à l’amour. Ceci ne peut se produire que par un isolement, une rencontre avec soi-même.

L’amour de Soi

Beaucoup de thérapeutes aujourd’hui vous expliquent qu’il faut être en amour de soi pour aimer son
prochain. On retrouve ici cette notion d’amour de Soi. Soi se dit en sanskrit Swa, comme quoi !
S’aimer est donc bien la base. Pour s’aimer, il faut se connaître et pour se connaître, le Yoga est un formidable outil ! Il vous ouvre les portes vers la rencontre la plus importante de votre vie, celle avec vous-même. C’est dans cette rencontre, cet isolement avec vous-même que vous stabilisez vos émotions, votre rapport à l’autre, et à l’extérieur en général. Vous avez trouvé la personne de confiance, le lieu refuge. Et ça, qu’est ce c’est sinon de l’amour pur ?
Oui, de l’amour pur, vous expérimentez donc l’amour, et l’isolement et tout cela vous procure un état de joie, une libération de tant d’émotions négatives. Ça, c’est Kaivalya !

L’amour-propre

Vous faites l’expérience de l’amour mais l’amour-propre vous rattrape vite. A moins d’être un Yogi confirmé et de vous satisfaire de cet isolement, l’amour-propre revient vite à la charge.
Comment définir l’amour-propre ? C’est-à-dire celui qui nous fait chavirer vers l’inconfort, nous fait douter des sentiments des l’autres, de leurs intentions, celui qui nous fait souffrir, nous inquiète sur l’avenir ?
Le fautif c’est ce que l’on appelle en Yoga Ahamkara. On pourrait le traduire par l’égo. Notre égo est notre capacité à être autre parmi les autres, à nous individualiser. Mais c’est aussi lui qui trouble l’amour pur et le transforme en amour-propre. C’est notre égo qui nous pousse à douter, nous inquiète, nous attache tout bonnement. Etre attaché, c’est laisser son égo parler, se manifester, nous embrouiller.
Je vous l’accorde, la frontière entre l’amour et l’amour-propre est comme une slackline, un câble de funambule. L’équilibre est si précaire ! Si difficile à trouver et encore plus à maintenir…
C’est encore une fois ici que le Yoga vous vient en aide. Faire taire le mental, faire taire l’égo et se connecter à l’âme. Chercher l’union, dont nous avons parlé plus haut, c’est bien là toute la voie du Yoga.
Et cette recherche d’union nous octroie quelque chose de magnifique, remettre son égo en place, là où simplement il doit être. Là où il ne nous causera plus ni inconfort ni souffrance. Là où il ne sera pas source ni de dépendance, ni de manque ou de frustration.

Anahata, l’invicible

Souvent votre prof de yoga vous propose des pratiques qui tournent autour du chakra du coeur. Par exemple : des ouvertures de coeur, des back bends, des méditations, des séances à cœur ouvert, etc. Le chakra du cœur est le siège de l’amour, celui que l’on se porte et celui que l’on supporte, que l’on accueille et que l’on diffuse. Il porte un nom tout à fait évocateur en sanskrit, Anahata, ceci signifie « qui en peut jamais être vaincu », « qui est invincible ». Ce chakra du cœur est donc celui de ce qu’il y a de plus fort au monde, l’amour. Anahata avec un grand A comme dans Amour. 😊
Amour et Détachement sont 2 valeurs qui font partie intégrante des enseignements du Yoga. Mais l’amour doit être invisible. Si l’amour vient et part, fluctue chaque jour, chaque heure, chaque minute,
apporte doute, inquiétude, souffrance, inconfort, c’est qu’il n’est pas encore assez fort. C’est qu’il est troublé par l’égo.

La prochaine fois que vous vous sentirez malmené par vos émotions, que ce soit dans votre relation amoureuse, votre relation de parent à enfant, votre relation d’amitié, pensez-y lors de votre séance de Yoga. Concentrez-vous sur votre chakra du cœur. Faire grandir l’Amour en Soi est une solution que vous offre le Yoga. Et pour finir une petite histoire, les Yogis indiens portent des vêtements sans couture, savez-vous pourquoi ?
Propositions de réponses :

  1. Les yogis n’ont pas le droit de coudre.
  2. Le détachement matériel des yogis ne permet pas d’acheter des vêtements manufacturés.
  3. L’amour est sans attache.
  4. Un vêtement sans couture représente le détachement.

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