Cela fait quelques temps maintenant que tout le monde parle du jeûne intermittent comme un remède à tout. Aux douleurs articulaires, à l’embonpoint, à la fatigue chronique, etc. Mais qu’en est-il exactement ? Faut-il vraiment croire aux vertus de ce type de jeûne et est-il adapté à tout un chacun ? Voici le pour et le contre du jeûne.

Pourquoi le jeûne ?

Fort de théories évolutionnistes d’aucuns avancent que l’homme a de tous temps jeûné et que la mise au repos des fonctions digestives de l’organismes est salutaire pour bien des maux. Déjà dans l’antiquité, à l’époque d’Hippocrate (Grèce) ou bien de Galien (Rome), la diète et autres mesures alimentaires faisaient partie prenante des soins à apporter à une personne souffrante. Instinctivement, lorsque vous souffrez de certaines pathologies, votre appétit est coupé. Mais alors peut-on décider de cette privation pour que les ressources du corps soient plus efficaces ? Analysons ensemble les différents arguments.

Il existe différents types de jeûnes. Le jeûne intermittent et celui qui nous fait « sauter » un repas. Grosso modo les personnes choisissent soit d’éliminer le petit déjeuner soit le dîner. Il est moins recommandé de sauter le déjeuner mais là encore, on peut dans la littérature médicale trouver des avis divergents. Cela permet à l’organisme d’être « au repos » durant 16 heures d’affilées. Évidemment, cela ne fonctionne si le repas avant le jeûne est léger. Si vous sautez le petit déjeuner parce que vous vous êtes gavé.e la veille au sort en terminant votre dîner arrosé à 23h, ça ne fonctionne pas.

POUR le jeûne

Le jeûne fait partie de la vie des mammifères

Nous sommes régulés par l’organisation de la société dans laquelle nous évoluons. Aussi, nous ne choisissons pas vraiment nos horaires de repas… nous suivons le mouvement. Parfois sans nous poser la question de l’adaptation à  nos besoins propres.

On consomme moins de sucre

Généralement lorsque l’on pratique le jeûne intermittent c’est souvent le petit déjeuner qui saute. Le petit déjeuner français, représentant une grosse portion de sucres rapides pas forcément utiles pour l’énergie comme on croit souvent, permet de mieux équilibrer les apports dans la journée. Avec de vrais repas plus structurés et plus qualitatifs.

Le jeûne est déjà proposé dans les rituels religions

Qu’il s’agisse du ramadan ou du catholicisme, le jeune fait partie des rituels annuels. Avec l’idée que le corps fait une sorte de nettoyage interne qui permet en miroir un nettoyage de l’âme humaine. Chaque religion propose sa durée, ses règles.

Croyances Ayurvédique

A l’instar d’Hippocrate ou Galien, l’Ayurvéda considère que le jeûne nettoie le cors et dissous les blocages. Selon cette médicine traditionnelle, le jeûne s’accompagne d’un regain de clarté mental et physique qui fait qu’on se sent mieux. L’agni – le feu digestif – étant mis au repos, il s’apaise. Les émotions vives aussi.

Un remède à certaines maladies

« Les pauses plus longues entre les repas réduisent le risque de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral et de cancer » selon un article de l’institut Pasteur.
Aussi, les personnes souffrant de maladies immunitaires et de douleurs articulaires sentent souvent de nombreux bienfaits à la pratique du jeûne. Même s’il est difficile de le prouver scientifiquement pour des raisons méthodologiques, cette solution non-médicamenteuse est pourtant peu proposée en France par la médecine traditionnelle.

CONTRE : LE JEÛNE N’EST PAS LA PANACÉE

Des contre-indications

Si vous avez un rapport très compliqué à l’alimentation ou que vous vivez des obsessions comme le contrôle ou la perte de poids, il vous est vraiment déconseillé de pratiquer le jeûne. De la même façon, si vous êtes doté.e d’un petit gabarit et que vous avez du mal à « tenir » sans avoir mangé quelque chose durant 4 heures, le jeûne vous est aussi déconseillé.

Il ne s’agit pas d’un régime amaigrissant

Si votre objectif est de perdre du poids, vous faites fausse route, le jeûne n’est pas le bon moyen pour cela. Vous allez pouvoir retrouver un équilibre différent. Si vous vous engagez dans une modification de votre alimentation et une remise en mouvement par l’activité physique alors peut-être que vous verrez des effets sur la balance. Mais le jeûne intermittent en lui-même ne vous permettra pas cela.

Le jeûne intermittent ne soigne pas

Bien qu’il puisse permettre dans certains cas de booster vos ressources, vous redonner entrain et énergie, il ne soigne pas. Aussi, quelle que soit votre pathologie, il ne vous dispense pas d’un suivi médical approprié. Certaines pathologies pour bénéficier des bienfaits du jeûne ont besoin d’un jeûne plus long. Nous vous renvoyons ici aussi vers un suivi adapté et pourquoi pas la lecture du livre de Lionel Coudron sur le sujet.

Les dérives sectaires

Les propositions de jeûnes (souvent les jeûnes de longue durée) peuvent cacher des intentions malveillantes où l’on peut être amené à exploiter vos fragilités et tenter de vous isoler et de vous rendre dépendant. Si vous avez un doute ou que la question vous taraude, sachez qu’il existe un organisme en charge de la surveillance des dérives sectaires : miviludes. Cet organisme vous permet de vous informer et/ou de vous faire aider.

Peut-être qu’il faut voir dans le jeûne une bonne alternative si vous sentez que votre corps (et votre mental !) peuvent se permettre la privation pour mettre au repos vos organes, retrouver dynamisme et un système immunitaire reboosté. En revanches si vos attentes sont ailleurs, peut-être vaut-il mieux envisager une autre piste (régime, prise en charge, activité physique, etc.)