Le Yoga et les hommes

Yoga pour les hommes

Aujourd’hui 80% des yogi sont des yoginis, des femmes, alors qu’à l’origine, le yoga était une affaire d’hommes ! Alors nous avons eu envie d’interroger des hommes qui pratiquent ou pas du Yoga pour connaître un peu ce qui les intéresse ou pas dans le Yoga. Nous avons rencontré 4 profils totalement différents. Découvrez-les…

Une vision masculine du corps

Vous verrez en lisant ces quelques lignes que le corps semble être pour les hommes un moyen de se dépenser et de se dépasser. La logique du challenge, de la force, de la progression sont très ancrées. Néanmoins, en fonction de l’âge la vision n’est pas tout à fait la même. L’attention au corps est très liée à la fois au temps dont on dispose, et à l’état du corps – ou les expériences passées. Et, vous en conviendrez, ces deux points sont forcément liés à l’âge. Les préoccupations sont plus multiples avec l’âge, le temps disponible plus restreint, et les expériences plus nombreuses.

« Le Yoga est pour moi vital et nécessaire »

Xavier est un sportif averti, après avoir fait de la compétition en tennis et en judo, il pratique aujourd’hui du golf, du fitness en salle, de la marche rapide et depuis 14 ans du Yoga. Pour lui le Yoga est complémentaire de nombreux sports !

Il a une vraie conscience de son corps et de l’hygiène de vie qui est nécessaire : physique, mentale, alimentaire… Ce n’est pas une question de rigidité mais une question d’équilibre entre les bonnes choses de la vie et ce qui fait du bien à son corps. C’est sa priorité au quotidien !

Il a lui aussi eu des a priori sur la pratique du Yoga : « c’est pour les gonzesses » ou « ça a un côté flou ». Et lorsqu’il a eu des problèmes de dos il a testé. « Mon mal de dos a disparu en 3 séances ! ».

Aujourd’hui, lorsqu’il se rend à un cours de Yoga, il n’attend rien de spécifique. Il sait que tout dépendra de ce que lui apporte : « je viens avec un état d’esprit positif. Je donne, j’écoute, j’observe. C’est une relation avec le prof, un échange physique et verbal. On est dans la relation. » Cette relation de confiance avec le prof est importante pour lui.

La méditation en salle n’est pas son truc, il préfère les grands espaces et ses méditations à lui : en marchant dans la nature ou face à un paysage à couper le souffle, comme dans les marches méditatives. En revanche, ce qui lui plait le plus c’est le Hatha Yoga. Il aime quand « les postures sont longues et compliquées ». La sensation musculaire, la sensation d’effort stimule son côté sportif et lui permet de se concentrer sur quelque chose de concret.

« Faire des postures dans des tenues comme dans Dr Strange »

Quand Raphael pense au Yoga, il imagine l’Inde, de l’encens qui produit de la fumée et une forme de magie. Il n’a jamais essayé, ne semble pas intéressé pour le moment. Lorsqu’on lui pose la question de pourquoi, il répond tout simplement « j’ai la flemme, j’ai pas envie de sortir ». Pourtant, il n’est pas sédentaire. En plus de l’EPS pratiquée au lycée, il fait de l’escalade et du renforcement musculaire ; « pour les filles et la plage » précise-t-il.

La relation qu’il noue avec son corps est forcément liée à son âge, il oscille nous dit-il entre « des moments où je me dis qu’est-ce que je suis beau et des moments où je me dis qu’est-ce que je suis moche. » La question de la performance ou des limites du corps ne sont pas un sujet pour lui. Tout lui parait accessible avec du travail et de la volonté. A l’inverse, il n’a pas conscience d’utiliser son corps et pour se détendre, il va plutôt faire des activités qui lui font plaisir sans forcément chercher de détente physique : dessiner, écouter de la musique, sortir avec ses copains.

« Un moment hors du temps, à chaque fois »

Christophe est sportif de part sa pratique mais aussi dans sa mentalité. Pour lui les choses doivent avoir un objectif, un but, il a besoin de challenge, de progressivité. Il est fort à parier qu’il doit avoir une dominante pitta 😉.

Le Yoga a été une rencontre de hasard. Blessé, il a dû arrêter le tennis, une de ses nombreuses activités physique, et a testé le Yoga. Ce n’était pas forcément une évidence car les préjugés étaient là : « je voyais ça comme une activité réservée aux femmes. Et aussi peut-être un monde en lui-même, où il ne semble pas facile d’entrer ». Comme il aime le challenge il a poussé la porte du Studio !

Il nourrit sa soif de challenge dans l’apprentissage qu’il retire de sa pratique : l’apprentissage des postures, l’apprentissage d’une certaine connexion à soi-même. Il se rend compte aussi qu’avec le temps, le corps est plus fragile, il se blesse et qu’il faut en prendre soin. Mais ce qui lui plait le plus c’est ce moment hors du temps qui le sort de son quotidien : « ce qui me surprend toujours c’est que j’ai du mal à me poser en début de cours. Les 5 minutes ne me suffisent pas, il me faut bien 15 minutes pour arrêter de penser au boulot et être vraiment là. Et après, les 45 autres minutes défilent à toute vitesse : je suis là, affranchi de mes contraintes, hors du temps. ». Il trouve ça assez magique alors il revient régulièrement. Même s’il se trouve raide dans sa pratique du Yoga, il essaie de se concentrer sur sa progression. Il repart toujours le cœur et le corps léger, délesté de ses soucis !

« Je ne suis pas souple pour le Yoga, c’est difficile pour moi. »

Alexandre aimerait faire plus de sport. Il en faisait beaucoup avant et son job l’accapare à tel point qu’il n’arrive pas à être régulier. Lorsqu’il commence quelques semaines de motivation, il est rattrapé par ses obligations…

Malgré cela, il se trouve pas mal physiquement, comparé aux autres hommes de son âge qu’il côtoie. Il a déjà testé le Yoga mais il estime que ce n’est pas pour lui : « j’ai besoin de transpirer. La souplesse, les positions, le fait que ce soit lent je trouve que ce n’est pas accessible à tous ».

Aujourd’hui, il trouve des moments de détente lorsqu’il est complètement seul, par exemple au volant de sa voiture sur de longs trajets.

Il sait qu’il lui faut trouver d’autres outils pour gérer son stress et canaliser son énergie. Alors il expérimente : pilates, sophrologie… et il se pose la question de la méditation. L’idée fait son chemin mais comme beaucoup, Alexandre lutte contre ce qu’on a tous appris dans notre éducation : le challenge, l’activité physique où l’on cherche une performance. Or c’est ça qui finalement le gêne le plus dans le Yoga, et il en est conscient. « Je n’ai pas beaucoup de temps et constater que je ne suis pas souple, le sentiment de ne pas y arriver, et l’effort mental que ça nécessite est trop difficile pour moi. » Accepter de ne pas y arriver, lâcher l’ego est sans doute l’apprentissage le plus difficile, mais également le plus utile dans la pratique du Yoga.

Il faut tester le Yoga !

Vous l’aurez sans doute noter comme nous. Il y a plusieurs points communs à leurs histoires. Pour Xavier, Christophe, Alexandre, la recherche du temps pour soi est une vraie problématique. On note aussi que la notion de challenge reste forte chez les hommes ; probablement plus que chez les femmes. Ou en tous cas, plus unanime. Enfin, tous encouragent ceux qui ne l’on jamais fait à tester ; hommes ou femmes d’ailleurs !

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