Le tabou des vents

Sujet largement tabou, pas du tout sexy et pourtant tellement naturel que les enfants (et encore certains adultes) s’en amusent. Le pet, vent, gaz, prout, flatulence, météorisme, … il existe de nombreux synonymes pour ce petit échappement d’air qui peut nous mettre tellement mal à l’aise en société. Vous vous demandez sans doute pourquoi nous abordons ce sujet. Vous ne voyez pas le rapport avec la santé ou le Yoga ? Alors lisez la suite, attention, ça parle de vents !

Les vents, indispensables de la digestion

Et oui, c’est au cours de la digestion que se forment nos gaz. Et, la tendance à la constipation stimule davantage cette production de gaz. Comme un effet de « surdigestion ». Le ralentissement du transit augmente le temps du bol alimentaire dans l’intestin et le microbiote surdigère les nutriments, cela produit davantage de gaz.
Cette production de gaz est liée à deux phénomènes chimiques : la fermentation à partir des glucides, et la putréfaction à partir des protéines. Généralement la première donne des vents inodores et le second en revanche nauséabonds.

La production de gaz distend la paroi intestinale et peut provoquer des douleurs. La retenue de ces vents augmente la distension tandis que leur évacuation soulage immédiatement. Il ne faut donc pas se retenir – du moins pas trop longtemps. Le minimum journalier selon les médecins serait de 7 pets par jour.

Ayez en tête aussi que la sérotonine, le neuromédiateur que l’on fabrique lorsque l’on est au calme et détendu agit favorablement sur le transit, ce qui évite la constipation. Cela signifie qu’à chaque fois que vous prenez le temps de respirer, de faire une pause ou un cours de Yoga vous aider votre ventre à faire circuler…

Les aliments favorisants les gaz

Selon les personnes, il peut y avoir :

  • Les légumes crus,
  • La famille des choux (y compris cuits),
  • Le pain (surtout blanc),
  • Certaines épices comme le piment
  • Les alliacés (ail, oignons)
  • Le lait ou les fromages au lait cru
  • Le soja
  • Les alcools, les graisses saturés vont aussi accentuer le phénomène.

A l’inverse, les aliments les moins fermentescibles sont le riz, les petits pois, les yaourts, les compotes et l’huile de colza.
À noter, certains traitements médicamenteux peuvent favoriser les ballonnements.

Quels remèdes pour évacuer cet air ?

  • Retrouver son calme : respiration, pauses
  • Consommez du fenouil, de la gentiane ou de l’anis.
  • Ne pas oublier de bien se brosser les dents car c’est dans la bouche que démarre le processus de digestion.
  • Les mouvements du ventre. Par exemple en utilisant les bandhas dans les cours de Yoga (contraction du périnée, du ventre et serrement de la gorge), Agnisara krya (ou la fausse inspiration thoracique avec la méthode de Gasquet), des respirations avec le ventre comme kapalabathi, ou encore des postures en torsion.
  • Les automassages : dans votre lit au calme, allongé sur le dos, vous pouvez explorer votre ventre du bout des doigts comme si vous jouiez avec une pâte à modeler ou pétrissiez une pâte à brioche. Si vous sentez une zone sensible, c’est qu’il faut faire circuler. Continuez de la titiller gentiment du bout des doigts et la douleur disparaitra.
  • Posture de la libération des vents : il s’agit de Pawanmuktasana en version dynamique ou Apanasana en version statique. Allongé.e sur le dos, les genoux pliés contre vous et la tête décollée du sol tout simplement.
  • Dernières astuces, profitez-en dès que vous êtes en extérieur, comme ça, ça ne gênera personne. Et, si vous ne pouvez pas, notez que lorsque vous êtes aux wc, si vous vous penchez un peu vers l’avant, les fesses vers le haut, votre pet sera silencieux 😉

Dernière info : le « pet » vaginal n’existe pas vraiment car ni le vagin ni l’utérus ne produisent de gaz. En revanche, il peut arriver que des mouvements, des positions fassent entrer de l’air dans le vagin, lequel l’évacue dès que la position est changée. Cela n’est pas un problème de contrôle, donc pas de honte à avoir. On peut faire se bruit avec son aisselle !

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