Placebo, méthode coué… pourquoi rester positif.ve ?

On entend souvent qu’il vaut mieux voir le verre à moitié plein, qu’il est important de garder le sourire, voir le positif, mais quand les épreuves chahutent la vie, il est difficile de croire à se positivisme. Quelles sont les ressources dont on dispose ?  Comment fonctionnent ces techniques ? Voici quelques pistes pour comprendre l’impact sur le corps d’avoir confiance et du positif. Autrement dit, comment nos croyances peuvent influencer notre état de santé ?

Les jeux du cerveau

Le lien pensées-émotions

Depuis le milieu du XXe siècle, avec les travaux de psychologues comme Albert Ellis ou bien Aron Beck, on sait que les émotions génèrent des pensées et que les pensées génèrent des émotions. C’est un système qui va dans les 2 sens. Vous vivez quelque chose d’agréable, vous vous sentez bien, alors les pensées qui vous accompagnent vous rappellent que vous êtes quelqu’un de bien, que vous avez réussi ou bien que vous avez de la chance, que la vie est belle… Vos émotions colorent la teneur de vos pensées.
Mais notre système fonctionne aussi dans l’autre sens. Vous pensez à quelque chose d’agréable, vous vous sentez physiquement bien (ou mieux). A l’inverse, si vous repensez à quelque chose de triste ou quelque chose qui vous contrarie, vous allez vous sentir triste ou en colère.
On peut donc induire un état émotionnel (et donc physique !) en fonction de ce à quoi l’on pense.

Le principe de réalité

Cela ne vous a pas échappé, votre façon de voir les choses, de voir la vie est totalement en lien avec votre état émotionnel. C’est ce qu’on appelle le principe de réalité. C’est-à-dire qu’à chaque instant de votre vie, vous vivez des choses selon votre réalité. Il y a bien entendu tout un tas d’éléments qui sont bien « réels » mais votre façon de les percevoir, de voir certains détails ou pas, vous donnent une interprétation de ce qui se joue sous vos yeux. Vous n’êtes pas forcément dans le mensonge, simplement, vous « baignez » dans votre état émotionnel et votre cerveau filtre les informations pour donner un ensemble cohérent pour vous à cet instant.
Par exemple, si vous êtes un peu déprimé.e et que quand vous marchez dans la rue, vous croisez un ami qui vous dit à peine bonjour. Il y a de fortes chances que vous interprétiez sa retenue négativement. Alors qu’en fait peut-être qu’il était pressé, lui-même dans son état émotionnel, il vit peut-être quelque chose de délicat à ce moment-là. Les pensées que vous pouvez avoir à ce moment là sont ce que l’on appelle des pensées irrationnelles car elles sont teintées d’émotions et ne reflètent pas vraiment la réalité. Autrement dit, on exagère.

Principe de focalisation

Nous avions vu les différentes attentions dans un article précédent. Aussi, nous avions vu que l’attention du cerveau pouvait être mise sur certains détails et pas sur d’autres. Cela peut être fait de façon consciente comme lorsqu’on se concentre volontairement, ou bien de façon inconsciente, malgré nous. On peut donc ainsi choisir de se concentrer ou non sur certains points. Et c’est là que les aspects positifs sont importants. Car si vous vous focalisez sur les points positifs, mêmes minimes, vous allez leur donner de l’importance, du poids. A contrario, si vous voyez le verre à moitié vide car la situation n’est pas assez aboutie pour vous, vous allez vous focaliser sur le négatif. Selon votre tendance, vous allez être soit dans des pensées positives, soit dans des pensées négatives. Et là, vous comprenez donc que cela a un impact direct sur votre état émotionnel !

La réalité vs l’imaginaire

Depuis 2002 les travaux de Gallese ont mis en évidence le fait que le cerveau ne distingue pas la différence entre ce qui est imaginaire et ce qui est réel. C’est-à-dire qu’il traite les « informations » sans faire la distinction. Il y a donc là une fantastique porte d’entrée pour agir sur notre propre bien-être physique, mental et physiologique, c’est l’imaginaire. Le rêve, la suggestion, la motivation, l’intention, la confiance sont donc des ressources incroyables pour nous. Cela ne résout pas le quotidien certes, mais cela mobilise le corps positivement qui ainsi utilise ces ressources.
Lorsque vous êtes dans un état d’épuisement, de stress ou de dépression, le corps reste dans une boucle infernale de laquelle il n’arrive pas à sortir seul. Et dans ces cas de figure, il est difficile de trouver des solutions, ou de voir le bon côté des choses car le corps (et la tête) sont embarqués dans cette boucle… et les ressources ne sont pas disponibles pour autre chose que ce phénomène de sape.

Les impacts sur le corps

Votre état émotionnel agît directement sur votre respiration et votre rythme cardiaque. Les sensations que vous éprouvées vont dix fois plus rapidement au cerveau que n’importe laquelle de vos pensées. Une fois l’information émotionnelle parvenue au cerveau, une multitude de réaction en chaîne se met en place. Passant par les 2 plus grands moyens de communication du corps que sont : le système nerveux et le système hormonal. A l’instar d’une horloge suisse, votre corps se prépare pour réagir à l’émotion que vous avez ressentie. Si votre émotion est positive, vous allez avoir l’impression d’avoir des ailes, d’être léger, etc. Cela va booster votre système immunitaire, votre énergie. En revanche, si votre émotion est négative, votre corps va se préparer à une riposte en développant par exemple, inflammation, augmentation du rythme cardiaque, utilisant le système immunitaire pour combattre. Mais combattre quoi ? Si votre impression est erronée, les réactions de votre corps, elles, sont pourtant bien réelles ! S’il s’agit d’un événement isolé, ce n’est pas grave, le corps retrouve son équilibre rapidement. Le problème c’est quand cela dure et qu’on ne s’en sort plus… Laissant apparaître des douleurs et autres symptômes qu’on avait pas avant. 

Alors, sachant tout cela, quelles possibilités s’offrent à nous, comment peut-on mobiliser ses ressources et garder un cap un tant soit peu positif ?

Positive : 3 outils à notre disposition

Nous vous proposons ici une liste non exhaustive d’outils très simples et qui ont fait leurs preuves.

1. Les pensées positives ou les suggestions

Méthode Coué

Emile Coué a mis en évidence que la volonté peut agir sur les croyances à condition que l’on ne s’y oppose pas. C’est-à-dire qu’à force de se répéter des choses positives, on finit par les intégrer dans notre système de pensées – nos croyances profondes. C’est évidemment sur cela que travaillent les sportifs de haut niveau. Ce qu’ils appellent le « mental » c’est exactement cette technique. Que vous le fassiez selon la technique Coué ou non, l’introduction de pensées positives dans votre quotidien peut changer la donne en profondeur.
Rappelez-vous également l’expérience du riz que nous vous avions partagée il y a quelques temps. Et de toute façon, lorsque vous êtes dans une situation où vous avez peu de marge de manœuvre pour modifier les choses, vous n’avez rien à perdre à essayer de trouver des éléments positifs, même tout petits !

L’effet placebo

Très connu également, le phénomène de l’effet placebo a été démontré à de nombreuses reprises au cours de l’histoire. On sait par exemple que si les gélules sont rouges, le patient aura plus tendance à croire qu’il est plus efficace. D’autres leviers agissent sur la perception : le nom du produit, son amertume, son origine, s’il est générique ou non, etc. En revanche il repose sur un élément fondamental : la confiance. Si vous ou le praticien qui vous le propose émet un doute, l’effet ne fonctionne plus. L’effet placebo ne concerne pas que le milieu médical. En effet, si vous n’adhérez pas à ce que vous faites, cela ne fonctionnera pas, vous n’en tirerez pas satisfaction. Il faut se projeter dans la réussite pour réussir. Et si l’on échoue, ce n’est qu’une étape d’apprentissage !

L’intention

A chaque cours de Yoga, n’hésitez pas à poser une intention. Une fois que l’intention est consciente, le chemin se fait. Cela donne une perspective, une trajectoire, dans laquelle se que l’on fait, ce que l’on ressent s’inscrit.
Vous pouvez aussi utiliser ce concept de l’intention dans votre vie quotidienne. Vous avez, peut-être sans vous en rendre compte, tout un tas d’intentions qui vous poussent à faire les choses. Prenez-en conscience.

Les sensations positives

Se focaliser sur les sensations agréables dans le corps c’est donner plus de poids à ce qui va bien et ce qui fait du bien. C’est amener à penser des choses positives quant à son corps et à ses capacités. Et pour aller plus loin, travailler sur les valeurs, les énergies dont vous pensez manquer et essayez de les sentir dans votre corps. Prenons la force par exemple. Si vous êtes quelqu’un dont on dit que vous êtes plutôt fragile, ou que vous ne savez pas dire non, travaillez sur la notion de force. A chaque fois que vous faites quelque chose de difficile physiquement (y compris dans un cours de Yoga), focalisez-vous sur la sensation physique et ressentez cette force dont vous êtes capable !

La prise de recul

Développer le témoin, c’est ce rendre compte de ce qui se joue sous nos yeux et parallèlement ce qui se joue dans notre corps. Prendre du recul c’est avoir une vision un peu plus analytique et un peu moins réactionnelle. Cela permet surtout de changer notre perception des choses et c’est déterminant !

2. L’acceptation

La confiance : avoir confiance en ce qui se passe et en l’avenir (ou bien en vos capacités à faire face à des épreuves) lève les leviers de l’anxiété et du stress. Votre corps est donc dans de meilleures dispositions physiologiques. On peut travailler cette confiance et se libérant de ses croyances et/ou autojugements négatifs.

3. Prendre soin de soi

D’autres éléments peuvent jouer également sur vos émotions : votre hygiène de vie avec le sommeil, l’activité physique, le temps de récupération, les relations aux autres, mais aussi, l’état de votre ventre. En effet, les recherchent se multiplient au sujet du microbiote intestinal. On sait aujourd’hui qu’il aurait un impact fort sur l’ensemble du corps. Aussi, peut-être que ça vaut le coup de faire un petit nettoyage de ce côté-là pour se sentir mieux.

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